|
[ Artistes ] [ Divers ]
|
|
|
|
Paul Oakenfold suite
17/09/2006 16:49
"C’est une chanson qui évoque l’aspect inhumain de Hollywood. Parfois à des soirées, il m’est arrivé d’être présenté à des gens qui, brusquement dès qu’ils aperçoivent une célébrité, disparaissent sans même finir leur phrase. Ce titre est donc vraiment le reflet d’Hollywood selon moi – il n’y a que le sexe et l’argent qui compte. Nous avons décomposé le morceau original et l’avons réécrit pour Pharrell, de manière à ce qu’il soit mélodieux et hypnotique et nous revienne par vagues." Parmi les autres chanteurs intervenus sur ce projet figurent deux artistes signés sur le label de Paul : Spitfire (qui interprète "No Compromise" et "Feed Your Mind") et Ashley du groupe de rock Bad Apples (qui prête sa voix à "Vulnerable"). Il y a également une autre personne, que l’on peut qualifier de légende vivante : Grandmaster Flash. Celui qui a donné naissance à tout le mouvement hip-hop au début des années 80 avec le classique "The Message", se joint effectivement à Paul Oakenfold sur "Set It Off." "Ça faisait longtemps que Flash et moi parlions de faire un titre ensemble, c’est le parrain ! C’est donc un grand honneur de travailler avec lui. Je ne crois pas qu’il y ait un autre DJ avec qui j’aimerai faire un disque, mais ça m’a vraiment plus qu’un type comme lui, qui a été à l’origine de tous les DJs, soit sur mon disque. Ça me plait que nos mondes se rencontrent et que nos sons s’affrontent. C’est pour cette raison que ce morceau est un peu plus électronique que certains autres. C’est un savant mélange de nos deux univers." Savant mélange est aussi l’expression parfaite pour décrire A Lively Mind – un album d’une rare cohérence, dont le titre signifie “une personne active,” explique son concepteur. Il semble effectivement que l’équilibre ait été l’un des éléments clé de ce projet qui, selon Paul, devrait toucher un plus large public que Bunkka, son précédent opus qui tendait à aliéner une petite partie de son large public. "Avec mon album précédent j’ai peut-être voulu aller trop loin," déclare rétrospectivement Paul. "Dans le domaine de la dance ou de l’électronique, je pense que les gens attendaient davantage du disque d’un DJ, alors que je voulais faire projet plus barré. La direction est une notion très importante pour moi – le fait de trouver un équilibre. Et j’ai eu le sentiment de perdre un peu l’équilibre avec Bunkka. Ce nouveau disque est donc davantage up-tempo, plus resserré musicalement et bien plus à l’aise par rapport à la scène électronique, tout en étant également ouvert sur des styles différents." En fait, certains des titres et des thèmes de l’album, ont un lien direct avec l’univers électronique et dance, tant au niveau des paroles que des titres. "Save The Last Trance For Me" est, bien entendu, un jeu de mots inspiré du standard des Drifters, "Save The Last Dance For Me", tandis que dans "No Compromise", ses critiques en prennent pour leur grade et que l’instrumental "Amsterdam" rend hommage à une ville où sévit la plus importante scène dance d’Europe. Il peut certes sembler absurde que Paul Oakenfold ait eu besoin de se sentir plus à l’aise avec la scène électronique, alors qu’après tout il a contribué à son émergence. On peut en effet retrouver et entendre son empreinte à plein de niveaux, des débuts du hip-hop à la naissance de la scène de "Madchester". La carrière de Paul Oakenfold a démarré à Londres, où il a commencé à officier derrière les platines de petits clubs du West End. Fort d’une solide réputation, il décroche un poste d’artistique pour le label anglais Champion, où sa première signature sera Will Smith (qui fait alors encore partie de Jazzy Jeff & The Fresh Prince). Et sa deuxième ? Salt N' Peppa. Pas mal, pour un novice dans ce domaine. Après de brèves incursions chez Profile et Def Jam (où il se perfectionnera suffisamment pour ensuite pouvoir lancer son propre label en 1991), il revient au DJing. Tout au long des années 80 et 90, Paul Oakenfold a changé la culture jeune en Europe. Il a été l’un des premiers DJ à avoir sa résidence à Ibiza, île qui sera l’emblème d’un nouveau son et le lieu d’un festival annuel. Il lance aussi des soirées ‘baléariques’ régulières à Londres, attirant un public crossover et a remixé des groupes légendaires comme les Stone Roses et autres Happy Mondays (dont l’album Pills 'N' Thrills and Bellyaches, qui sera le plus gros succès de leur carrière, a été produit par Paul et son partenaire Steve Osborne). Son rôle clé sur la scène de Manchester lui sert de carte de visite dans le rock. Avec Steve Osborne, Paul remixe ensuite des groupes comme New Order, The Cure et Massive Attack. En 1991, il travaille pour la première fois avec U2 sur les remixes de "Even Better Than the Real Thing" et "Mysterious Ways" extraits de l’album Achtung Baby. Ce sera le début d’une longue collaboration avec le plus célèbre groupe irlandais du monde. Paul sera DJ sur leur historique tournée ZOO TV et remixera plus tard le titre "Beautiful Day", numéro un aux Etats-Unis et au Royaume-Uni dans les classements dance. Au fil des ans, Paul a remixé des titres pour une myriade d’artistes allant de Madonna à Elvis Presley, de Justin Timberlake à Moby et Snoop Doggy Dog. Il a été le tout premier artiste de la scène électronique à figurer dans le Guinness Book of World Records – en tant que plus grand DJ du monde. Il est également le seul DJ à avoir une vitrine au Rock & Roll Museum du Hard Rock Cafe. En 2003, Paul s’embarque sur la tournée ‘Heineken Music Thirst’ – un projet, co-créé par Paul et Heineken, qui a pour but de découvrir les DJs les plus talentueux à l’échelle mondiale. La même année, Paul a donné un concert sur la Grande Muraille de Chine et a été couronné du prix "Pioneer of Dance Music" au Royaume-Uni lors de la soirée "Pioneers of the Nation", avant de se produire dans le cadre du concert caritatif pour la lutte contre le SIDA en Afrique du Sud organisé par Nelson Mandela, aux côtés de Bono, Peter Gabriel et Beyonce Knowles. La compilation de mixes de Paul Oakenfold, Another World (Perfecto) s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires aux Etats-Unis, le meilleur score dans ce créneau.
Voici donc aujourd’hui A Lively Mind, un projet musical nouveau et frais sur le plan artistique. L’album marque le début d’une année 2006 au cours de laquelle Paul Oakenfold sera sollicité sur les musiques d’au moins trois nouveaux films – et remixera également plusieurs singles, dont un extrait du nouvel opus de Madonna, Confessions on a Dance Floor et un autre des légendaires Burning Spear.
Une tournée américaine et européenne sont également prévues après la sortie de son nouvel album.
En 2006 Paul Oakenfold continuera donc de vivre au rythme d’un emploi du temps frénétique, mais pour lui ce n’est de toute façon pas un travail : “Jamais je n’aurai pensé voir le monde au travers d’une pile de disques, mais j’adore toujours autant ça ! ‘’
| |
|
|
|
|
|
|
|
Royksopp
17/09/2006 16:51
|
Après le succès retentissant de son premier album « MELODY A.M. », véritable intraveineuse de musique électronique, Röyksopp aurait très bien pu se reposer sur ses lauriers et se contenter de sortir MELODY A.M. II. Le succès rencontré par l’album sorti en octobre 2001 auraient pu justifier une telle attitude : 1 000 000 exemplaires vendus dans le monde, dont 500 000 au Royaume-Uni et 50 000 en France ; des premières parties de Basement Jaxx et Moby, sans parler de tournées solo se terminant par deux concerts sensationnels à la Somerset House à Londres et une prestation au festival de Glastonbury ; une nomination au Brit Award du meilleur groupe international ; le MTV Europe Award du meilleur clip vidéo et des remixes d’artistes de renom aussi disparates que The Streets, Coldplay et Felix Da Housecat. Fort heureusement, Torbjørn Brundtland et Svein Berge ont maintenu leur seuil d’exigence et d’éclectisme. Et c’est ce qui fait la spécificité de THE UNDERSTANDING, le supposé « difficile » deuxième album dont ils ont su éviter les pièges. Refusant encore une fois de se cantonner à un genre musical, le duo nous fait passer d’une ambiance cinématographique à une house envoûtante ponctuée de beats électroniques tumultueux. Totalement différent du premier opus, l’album ne trahit aucun essoufflement. La même qualité, donc, pour un résultat encore meilleur. Et si, sur MELODY A.M., la curiosité a fait sortir Torbjørn et Svein du studio pour se produire sur scène, ici leur indéniable bougeotte leur fait endosser à la fois les rôles d’auteurs-compositeurs-interprètes électroniques du XXIe siècle. « Nous ressentions le besoin de faire quelque chose de différent, » explique Svein « quelque chose de nouveau pour nous, d’où l’importance accordée aux textes. » « Nous avons quand même dû changer de coiffure », ajoute Torbjørn, avec le second degré qui caractérise le groupe. « A un moment, nous avons même porté des vraies barbes, et il en reste des traces », précise Svein. « En fait, cela fait partie du cheminement : plus les cheveux et la barbe sont longs, plus on boit de Beaujolais. C’est la troisième des sept étapes du processus d’écriture ». La septième étape, qui consiste à atteindre l’illumination, reste assez obscure, au cas où vous vous poseriez la question. Peu importe, enhardis par leurs incursions scéniques – « Vous pouvez ajouter - En tournée - sur votre CV, » déclare Svein « ça permet de briser la glace, ça montre que vous avez une certaine expérience de la vie. » – et par l’assurance acquise sur la route, nos deux compères ne se sont sentis poussés à enregistrer THE UNDERSTANDING en studio que par l’homme à tout faire dudit studio. Pardon ? « Il passait son temps à trouver des choses à réparer », explique Torbjørn. « Il nous disait par exemple que la grosse caisse était cassée pour nous empêcher de l’utiliser. Personne d’autre ne nous a mis la pression. Sérieusement, qui d’autre l’aurait fait ? Le public qui achète les disques ? Ça m’étonnerait. Les critiques ? Ils ne nous font pas peur. Notre approche, même sur MELODY A.M., a toujours été de faire ce que nous voulions. Une philosophie qui porte ses fruits. Le premier morceau, Triumphant, en est la preuve : chargé d’atmosphère et d’émotion, ce morceau qui doit beaucoup à Brian Eno donne un bon aperçu de la richesse de l’album. Le premier single, Only This Moment, porté par la voix de Kate Havnevik, est un morceau entraînant de soul robotique baignant dans un bain de soleil, alors que les grooves lancinants de 49 Percent dénotent la même fascination que Prince pour l’électro-psychédélique de Paisley Park. Sombre Detune révèle une facette plus inquiétante. Follow My Ruin peut rebuter de prime abord avec son approche Electronic Body Music façon pop. Mais ce serait dommage. Ce morceau est tout simplement sublime. Sur What Else Is There, la voix de Karin Dreijer, de The Knife, évoque une rencontre irréelle entre Kate Bush et Björk. Alpha Male, épopée aux accents d’un John Carpenter survolté, pourrait bien constituer une réponse au Röyksopp’s Night Out du premier album. Les rêves éveillés que sont Dead to The World et Tristesse Globale constituent un superbe point d’orgue à l’album. Mais avec un titre aussi ludique que THE UNDERSTANDING, quelle est la signification profonde de tout cela ? Torbjørn et Svein se refusent à tout commentaire. Pour le moment, en tout cas. « Bien sûr qu’il y a une signification », concède Svein. « Mais nous préférons la laisser à votre propre interprétation. A vous d’écouter l’album et de lui donner le sens que vous y voyez. » Torbjørn : « C’est comme un tableau classique du style la Joconde. Quand on dit aux gens ce qu’ils doivent y voir, ils ne vont pas chercher plus loin ». Serait-ce une échappatoire ? Pas du tout. Torbjørn et Svein ont la ferme intention de dévoiler tout le sens de l’album lors d’un symposium prévu dans les mois à venir. « Nous tiendrons une conférence en Asie », déclare Torbjørn. Evitant l’écueil d’un MELODY A.M. II - THE UNDERSTANDING est de facture beaucoup plus directe, plus brute que les deux complices le laissent penser. Mais lequel des deux albums a leur préférence ? « Ça reviendrait à comparer mes enfants », répond Torbjørn. « Si j’en avais… » Svein pousse l’analogie plus loin, de façon moins raffinée toutefois : « C’est comme comparer deux testicules. Aucun des deux n’est mieux que l’autre. Tous deux sont essentiels à l’anatomie de Röyksopp. » Röyksopp : THE UNDERSTANDING. Leur retour est un bonheur. Ils ont changé, mais sont restés les mêmes. Ils sont restés les mêmes, mais en mieux. Visant toujours de l’avant, toujours plus haut…
|
| |
|
|
|
|